En clamant voulant mettre fin à son exil et rentrer sur la terre africaine, on n’attendait pas pour autant Guillaume SORO dans une revue des tenants du nouvel ordre militaire de la sous-région. En face du Général TCHIANI, on a vu l’ex-homme fort des Forces nouvelles à la mise négligée et presque indigente, le regard hagard mais la verve toujours aussi affutée quoique chancelante.
Mais à l’étape de Ouaga, le Guillaume SORO reçu par le capitaine Traoré est apparu plus apprêté et dans de meilleures dispositions. Le mérite certainement à l’hospitalité nigérienne et à cette « nouvelle Afrique » dont l’ex premier ministre de côte d’ivoire se fait volontier chantre. On ne saurait avancer si cette conviction lui est devenue soudainement évidente sous le poids de l’exil et de la traque sans merci qu’Alassane OUATTARA lui a imposé …. On ne doute pas que l’ancien ministre de la défense de côte d’ivoire puisse trouver matière à justifier sa nouvelle posture … d’autant plus qu’en matière de coup d’état, Guillaume SORO peut valablement faire valoir quelques compétences.
Mais toujours est-il que la démarche de l’exilé le plus célèbre de côte d’ivoire questionne. Qu a-t-il à l’esprit ? pense-t-il pouvoir échapper indéfiniment aux geôles ivoiriennes en s’alliant avec des régimes « hostiles » à Alassane OUATTARA ? sauf qu’au jeu de la défiance, le président ivoirien a montré sa capacité d’adaptation et part avec de sérieuses longueurs d’avance.
Et ce n’est certainement pas le doux rêve d’un grand soir à la malienne ou à la Nigérienne qui renverserait au choix OUATTARA, TALON ou SALL perçu comme « le nouvel axe du mal » qui changerait grand-chose au sort de Guillaume SORO. Une nouvelle génération à l’ombre de OUATTARA a entre-temps pris le pouvoir, les anciens chefs de guerre, les fameux « comzones » sont aux responsabilités d’une armée qui s’inscrit dans une professionnalisation à cadence soutenue. Laurent GBAGBO et Charles Blé GOUDE quoique radiés de toutes listes électorales et dans une moindre mesure Simone GBAGBO tentent de faire belle figure. Avec la mort de Henry Konan BEDIE qui ouvre inévitablement la voie à un renouvellement au PDCI, c’est dire que le sort de Guillaume SORO ne préoccupe grand monde que lui-même. Hors du terrain de jeu c’est être hors du jeu.
Et sauf extraordinaire, il faudra compter sur un improbable concours de circonstances pour que l’ex président de l’assemblée nationale de côte d’ivoire retrouve les berges de lagune Ebrié. Sauf s’il se décidait à se rendre et hisser le drapeau blanc … en bon chef de guerre à cours de munitions et avec une troupe certes clairsemée mais une troupe quand même…